Michel Serres, la conscience tranquille, est parti, comme un clin d’œil, moins d’une semaine après le scrutin européen, lui qui voyait une partie de ses contemporains comme les enfants gâtés de la paix. Jusqu’au bout, il n’aura cessé de convaincre que les défis de notre époque et la construction de l’Europe, devaient être vécus comme une aventure formidable.
Les résultats, quand on les regarde à l’échelle de toute l’Europe, sont positifs. Avec une participation en augmentation, les forces du repli et du rejet n’ont pas réalisé la percée annoncée, et même, certaines d’entre elles admettent désormais le besoin de l’Union européenne. L’urgence écologique a été confirmée et notamment par les jeunes. Le bloc des forces pro-européennes est largement majoritaire au Parlement. Finalement, l’absence de majorité claire va forcer à la logique de compromis.
C’est une bonne nouvelle car toutes les avancées européennes décisives, y compris les avancées sur le plan social, ont eu lieu grâce à des accords entre pays et forces politiques. Sous pression des transitions et des aspirations démocratiques, la nouvelle assemblée n’aura pas d’autres choix que de construire un nouveau pacte pour que l’Europe prenne le virage social et écologique qui est désormais inévitable. La Confédération Européenne des Syndicats avec ses 45 millions de membres sera actrice de ce changement, attendu par les travailleurs et indispensable à l’intérêt général.